Un soir d’été, l’orage gronde, une lourde pluie tombe après une belle et chaude journée. Je suis seul.
Je fume ma bonne vieille bouffarde qui se trouve être ma seule compagne ce soir, ma réconfort. Je me trouve sur ma terrasse, à l’abri d’une seule toile tendue au-dessus de ma tête, qui amplifie le son de cette pluie.
Ce clapotement assourdissant me pousse dans une méditation que je n’ai que rarement connue, les volutes de fumée, à la fois épaisses et douces, me caressent le visage avant de disparaître dans les airs...
Un éclair. 1... 2... 3... 4... 5... le tonnerre gronde. Je m’émerveille de cette puissance, de cette si grande énergie que nous, petits humains, sommes bien incapables de mesurer.
Une bouffée me rapproche encore un peu de la fin de cette pipe qui, je le sais, renaîtra. Mais le moment est si beau, si agréable, je ne veux pas qu’il finisse. Je ralentis mon tirage pour faire durer cet instant, cette communion entre la nature, ma bouffarde et moi.
La pluie s’arrête. Les oiseaux se remettent à chanter, ajoutent à la magie de cet instant. Les nuages s’écartent, laissant de nouveau place au ciel bleu, me laissant entrevoir un instant le coucher du soleil qui point à l’horizon. L’orage s’en est allé.