Participant à un rituel rigoureux, le fumeur de pipe est par essence un être réfléchi et civilisé. C’est le propre du sage que prendre le temps – le temps de bourrer le fourreau, d’allumer consciencieusement le tabac, d’en apprécier le lent embrasement. Le cérémonial de la pipe, en tant qu’il repose sur cette juste attention portée aux choses et sur cette volonté de se fondre pleinement dans l’instant présent, s’apparente à une forme de méditation.


Le PCA revendique cette attitude de contemplation, de non-agir, au moment du fumage de la pipe. Car sous son apparente indolence, le fumeur de bouffarde est le sujet d’une série de manifestations intérieures le menant à une ouverture totale sur lui-même et sur le monde.


Plaisir simple, moment de communion et de délassement, la pipe est donc aussi un instrument hautement philosophique. C’est elle qui mène le fumeur à l’illumination – non le contraire. Comme le déclarait Oscar Wilde : « être maître de ses goûts est délicieux ; être maîtrisé par eux, plus délicieux encore. »


C’est cet abandon à un au-delà du soi que préconise le PCA – ce dérèglement des sens, cette traversée du miroir, cet appel inextinguible du lointain intérieur.






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Philosophie du Pipe-Club Ardéchois

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